
ET COMME UN MALHEUR NE VIENT JAMAIS SEUL ……….
Le centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) vit des heures difficiles. Après une grève des étudiants entamée il y’a un peu plus de quinze (15) jours, les enseignants se sont aussi manifestés à travers leur syndicat pour dénoncer des irrégularités dans l’organisation de la présélection au concours d’entrée.
L’école en journalisme de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, une référence en Afrique, vit des moments de troubles. Ce centre de formation en journalisme qui a formé bon nombre de journalistes en activité dans le continent et particulièrement en Afrique de l’ouest connaît des problèmes dans son fonctionnement interne.
Les étudiants qui ont déclenché un mouvement d’humeur pour réclamer des diplômes en sont à leur troisième (3ième) semaine de grève. Cette grève menée par un collectif représentant les intérêts des étudiants entend faire restituer les diplômes qui ne sont plus délivrés depuis une dizaine d’années.
En fait depuis l’année 2000, le CESTI délivre, en lieu et place des diplômes, des attestations. Et avec ces attestations délivrées au bout des trois (3) ans de formation, les étudiants estiment avoir de sérieux problèmes pour s’insérer dans le marché de l’emploi. Cette situation selon les étudiants, est d’autant plus déplorable que les étrangers normalement inscris au CESTI éprouvent d’énormes difficultés pour avoir un boulot dans leur pays avec ces attestations qui, normalement, ont une durée de validité limitée.
C’’est à cette irrégularité, à cette injustice, que les apprentis journalistes comptent mettre un terme. Pour y parvenir, ils ne comptent retrouver les classes qu’après une satisfaction totale de leur revendication. Ce radicalisme des étudiants s’explique selon le collectif par les promesses non tenues qui leur sont faites à chaque fois qu’ils réclament leur droit. En effet la Direction du CESTI leur avait assuré lors de la sortie de la 37ième promotion, le 02 décembre dernier, qu’ils recevront dorénavant des diplômes en bonne et due forme mais il n’en est rien advenu. Donc pour les étudiants ce combat qu’ils ont enclenché ne prendra fin qu’à la suite d’une solution finale et définitive à leur revendication.
En plus de ce front ouvert par les étudiants, une autre difficulté secoue le CESTI. Cette fois-ci, se sont les professeurs qui sont entrés dans la danse. Et c’est l’organisation des tests de présélection qui a soulevé leur courroux. Selon la section Faculté des lettres, Ebad, Cesti du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes), la procédure d’organisation de la présélection au concours d’entrée au Cesti n’a pas été respectée. Pour ce syndicat, lors du séminaire sur la gouvernance institutionnelle tenu les 14 et 15 avril 2008, il était convenu « qu’un conseil pédagogique soit convoqué quelques jours avant le pré-concours pour résoudre des questions pédagogiques comme le choix des sujets, le problème des salles et la surveillance du concours qui incombent aux enseignants ». Mais d’après le syndicat rien de tout cela n’a été respecté.
Opposés à cette manière de faire de la Direction, les enseignants permanents ont refusés de corriger les copies. « Nous refusons de corriger les copies de ce concours. Et ce que nous voulons c’est la reprise du concours » a indiqué Mamadou N’diaye, enseignant permanent au Cesti.
Ce problème doit être résolu dans les plus brefs délais car il y va de la survie du Cesti. Combiné à la grève des étudiants, le refus des professeurs de corriger les copies du concours plongent le Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI) dans une crise sans précédent. Ce qui amène certaines personnes à se poser la question à savoir si le Cesti n’était pas en passe de perdre son lustre d’antan. Car il faut le reconnaître, les problèmes auxquels est confronté le Cesti sont devenus préoccupants.
Serigne Makhtar